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Carnets de voyage [14] - Etre à la retraite à 60 ans en Tunisie est un vrai casse-tête chinois


Par Aida Cherif :

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Les sexagénaires de ce jour ne sont pas comme ceux d’il y a 30 ans, ils sont dynamiques, actifs et ont besoin de bouger et surtout, d’être occupés d’une manière ou d’une autre quand ils n’ont plus de travail qui occupe leur journées.

 

 

 

Comme partout dans le monde, à 60 ans on n’est pas forcément une personne âgée, ni malade ni affaiblie, donc  en bonne santé physique généralement, à part quelques petits soucis de diabète ou autres petits bobos qui n’ont pas grande incidence sur les activités physiques.

 

 

 

retrait-seul
Partir à la retraite à 60 ans pour les hommes en Tunisie, rime avec disparition de la circulation, perte des amis et collègues, ennui mortel en l’absence d’activités ou de loisirs pouvant occuper les longues journées surtout hivernales.

 

Il est dommage de constater en Tunisie, que malgré l’évolution de la société, les gens ne pensent pas aux retraités, d’ailleurs les retraités eux même ne pensent pas à organiser leur vie après avoir quitté leur travail ou leur fonction. Il n’existe pas de structure ou clubs pouvant pallier ce vide, que le départ à la retraite met en place dans la vie d’un sexagénaire qui, au bout de 40 ans voire plus d’exercice et d’activité, se retrouve seul sans occupation intéressante.

 

Vous me diriez, ils font les courses, s’occupent de leur s familles, se consacrent davantage à leur foyer  etc., oui, d’accord, tout ça c’est très bien et ça occupe les journées d’un retraité ,mais pour lui-même, pour son épanouissement personnel ,que peut-il faire afin de ne pas avoir cette sensation qu’il est fini et que sa vie n’a plus aucun sens  et se résume juste à des sorties au marché municipal, au café du quartier ou visiter la famille ?

 

En Europe, des clubs pour retraités et personnes âgées existent et organisent pour ces gens là des voyages, des activités riches et variées de sorte que le retraité ne ressente jamais ce vide que le départ à la retraite laisse.

 

Imaginez un cadre supérieur (directeur général dans un ministère tunisien)  et qui, souvent ,son travail exige des déplacements en Tunisie et à l’Etranger ,donc en voyage tout le temps et sur des chantiers faisant du travail sur terrain, se retrouve, d’un seul coup, cloitré à la maison à attendre le repas du midi et celui du soir, rien ne le motive à sortir, ni faire du sport ni même aller retrouver ses anciens collègues, surtout si ceux là sont encore en exercice.

 

Dans ma propre famille, il existe des retraités, l’été ça va quand tout le monde est là et qu’ils sont super occupés, mais, l’hiver, j’imagine et je connais leur quotidien, vide, sans intérêt et surtout sans aucun soutien moral dont ils ont vraiment besoin afin de les motiver à créer une vie après leur départ à la retraite, du coup leur imagination leur joue des tours, un coup ils ont mal au dos, un autre, ils arrivent plus à bien respirer et parfois c’est carrément des sensations de douleur au cœur, des craintes s’installent et leur quotidien devient des allées et retours chez le médecin, le radiologue, la clinique etc. jusqu’est ce que de vraies maladies s’emparent d’eux et là c’est une autre affaire et une autre vie où le retraité n’a plus de choix mais essaie de survivre tant bien que mal afin de finir ses jours dans un soupçon de dignité.

 

En fait au bout de 40 ans d’exercice, le travail devient une seconde vie si ce n’est la vie tout court d’un individu et tout tourne autour du travail, par conséquent, une fois qu’on le quitte et qu’on est à la retraire, c’est tout une vie qui s’arrête, même quand nos journées sont bien remplies par des choses et d’autres.

 

A mon avis, il est temps que les sexagénaires et les retraités en général,  aient leur place dans la société. Quand on a servi le pays pendant 40 ans et plus, le minimum c’est d’avoir des reconnaissances, certes ils sont chouchoutés à leur départ et au moment de quitter leur fonction mais, une fois chez eux, à part la pension qu’on leur verse on ne leur manifeste aucune gratitude, l’argent n’est pas tout dans ces moments là, on a besoin d’un soutien moral qui permettra à ces gens là de continuer à vivre avec optimisme et motivation et non pas s’éteindre à petits feux en attendant la mort .

 

 

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