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Entretien avec un salafiste (6/6)

 

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Par Faten Chabir : Enveloppée de la peau de dupe,  agrémentée d’un regard candide, je lui dis : «  Alors c’est à partir de là que tu as commencé à fréquenter les islamistes ?! Laisse-moi deviner ! Tu as voté Ennahdha je présume, (ne lui laissant pas le temps de répondre, j’enchainais le poussais à bout de ses nerfs) et maintenant tu es un des leurs, tu appartiens à ce parti ! J’imagine que tu es devenu un membre actif ?! N’est-ce pas ? »


A peine ai-je finit ma phrase, c’est tout ce son corps qui parlait ; les sons partaient et la gestuelle suivait... :


 

« Ennahdha !! Non Non !!! Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Non ! Quel Ennahdha ! Moi, Moi j’appartiens au parti Ettahrir ! Et puis tu sais, ce que t’ignores ma sœur… C’est que pour moi, personnellement, cette Ennahdha n’est pas un parti islamique comme ils le prétendent !»… [Oh la surprise]… « Ils sont d’autant plus laïques que les laïques (je pense qu’il voulait dire séculière) eux-mêmes ».

 

Etonnée à la figure comme à la main je lui dis « Comment ça ?!! » et là, comme un vrai artiste de métaphorologie, jouant sa mélodie de mélancolie : « C’est très simple ! Ennahdha considère le Coran [et/ou la chariâa] comme un grand plat rempli de couscous bien garnis de viande et de légumes, elle n’en prend que ce dont elle a envie [et/ou besoin] ».

 

Une métaphore qui m’a fait rire en apparence, mais réellement, qui m’a touchée profondément, me faisant pleurer intérieurement, pleurer ma patrie (si au sein d’une même droite (courant de pensée) on est complétement à l’antinomique, que peut-on attendre des extrémités opposées). Ayant rigolé, il me confit que c’était sa réplique ‘coup de cœur’ qu’il utilise depuis trois  jours.

 

Voulant en savoir un peu plus sur son parti : ses principes, ses pratiques et son programme, il me conseille de lire leur projet de constitution de l’Etat de succession « مشروع دستور دولة الخلافة» pour que je puisse comprendre. Ce fut la fin de cette discussion : l’un des deux jeunes hommes qui nous surveillaient derrière nous a interrompu. Quelque part,  je le comprenais, il en avait tellement marre, qu’il voulait ramener H sur terre, le secouer et le réveiller. Ça le démangeait et il ne pouvait plus supporter :)

 

Bref, j’ai assouvi ma curiosité, enfin... pas totalement ; me suis-je dit, mais la fatigue prenait le dessus, alors je les ai salués et remerciés, mais cet ahan a fait que j’oublie les règles, et tendre la main à H : il n’avait pas le droit de toucher la peau d’une femme (c’est illicite) ! Gêné, il me donne une poignée et c’est à peine que sa main effleure la mienne qu’il la retire précipitamment.  Et ce n’est que là que je m’en suis rendu compte (Oops j’ai complétement zappé ce truc :p)… Prise par ce mélange de d’émotions et de réactions : entre le gêne, la surprise, la tension et le stress, la curiosité, la réussite, l’envie de pleurer, et le rire … je me suis retournée : chercher mon ami de l’autre côté de la rue et continuer ma route essayant de trouver de nouvelles perspectives à explorer :)

 

Fin

 

Entretien avec un salafiste (6/6)